Le recours à un crédit immobilier est souvent incontournable pour financer l’acquisition d’un bien immobilier. Mais que se passe-t-il lorsque vous êtes dans l’impossibilité de rembourser vos échéances ? La forclusion peut alors être prononcée par le juge, entraînant la perte de votre droit à contester la créance de votre créancier. Pourtant, il existe un mécanisme juridique permettant de rétablir ces droits : le relevé de forclusion. Dans cet article, nous vous expliquerons comment faire une requête en relevé de forclusion et les conséquences qui en découlent.
La forclusion : définition et conséquences
La forclusion est une sanction civile qui prive une partie de son droit d’agir en justice pour contester une dette ou revendiquer un droit. Elle intervient lorsqu’un délai légal ou contractuel n’a pas été respecté, rendant ainsi l’action en justice irrecevable. En matière de crédit immobilier, la forclusion peut être prononcée par le juge lorsque l’emprunteur ne s’est pas acquitté de ses échéances pendant un certain délai.
Les conséquences d’une forclusion sont lourdes pour l’emprunteur :
- Perte du droit à contester la créance du créancier (banque ou établissement financier)
- Risque d’exécution forcée du contrat de prêt (saisie du bien immobilier, par exemple)
- Saisie des sommes dues sur les comptes bancaires de l’emprunteur
- Possibilité d’inscription au fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP)
Le relevé de forclusion : un recours possible pour l’emprunteur
Face à ces conséquences, il est important pour l’emprunteur de connaître les moyens juridiques dont il dispose pour faire valoir ses droits. Le relevé de forclusion est une procédure permettant à l’emprunteur de demander au juge de rétablir son droit à contester la créance du créancier et d’éviter ainsi les effets néfastes de la forclusion.
Cette demande doit être fondée sur un motif légitime, tel que :
- un empêchement sérieux dû à un événement imprévisible et irrésistible (force majeure)
- une erreur ou une omission dans la notification du délai de forclusion
- une contestation sérieuse et fondée sur le montant ou l’exigibilité de la créance
Il appartient au juge d’apprécier si le motif invoqué est suffisamment légitime pour justifier le relevé de forclusion.
Rédiger et déposer une requête en relevé de forclusion
Afin d’introduire une demande en relevé de forclusion, il est nécessaire de rédiger une requête adressée au juge compétent. Cette requête doit contenir :
- les noms, prénoms et adresses des parties (emprunteur et créancier)
- le motif légitime invoqué pour justifier la demande de relevé de forclusion
- les pièces justificatives attestant de ce motif (certificats médicaux, attestations, etc.)
- la signature de l’emprunteur ou de son avocat
Cette requête doit être déposée auprès du greffe du tribunal compétent. En matière de crédit immobilier, il s’agit généralement du tribunal judiciaire du lieu où se situe le bien immobilier concerné par le prêt.
Décision du juge et conséquences du relevé de forclusion
Le juge examine la requête en relevé de forclusion et rend sa décision après avoir entendu les arguments des deux parties. Si le juge estime que le motif invoqué est légitime, il prononcera un jugement ordonnant le relevé de forclusion.
Cette décision a pour effet :
- de rétablir l’emprunteur dans ses droits à contester la créance du créancier
- d’interrompre les mesures d’exécution forcée engagées par le créancier (saisie, par exemple)
- de suspendre l’inscription au FICP si celle-ci avait été effectuée
En revanche, si le juge rejette la demande de relevé de forclusion, l’emprunteur demeure en situation de forclusion et les conséquences qui en découlent.
Il est donc crucial pour l’emprunteur d’agir rapidement et de se faire assister par un avocat compétent en matière de crédit immobilier pour mettre toutes les chances de son côté dans cette procédure complexe et délicate.
Le relevé de forclusion est un mécanisme juridique permettant à l’emprunteur en situation de forclusion de rétablir ses droits à contester la créance du créancier et d’éviter ainsi les conséquences néfastes liées à cette situation. Il convient toutefois d’agir rapidement et avec l’aide d’un avocat compétent pour mettre en œuvre cette procédure dans les meilleures conditions possibles.